Where do I go from here? [52e étage]

Michael se reposait sur le lit duquel il avait pris possession le matin qu'il était arrivé dans l'immeuble. Il ne savait pas combien de temps était passé depuis lors, mais ça ne pouvait pas être plus que deux jours. Il n'avait pas encore vu beaucoup des autres pièces ou étages de l'immeuble, mais il était très personnellement connaissant de la cuisine. C'était la première place qu'il avait cherché, et l'avait trouvé sans trop de mal. Elle était au 22e étage, et la majorité des fois où Michael s'y était rendu, les murs étaient couverts de sang. Bien qu'il supportait très mal ce liquide, il aimait encore plus la nourriture.

Michael pensa aux chefs. Il avait toujours pas rencontré le Grand Chef Nath. Avec un nom pareil, Michael s'attendait à une femmelette. Mais bon. Ni vu ni connu. Regis, il aimait pas du tout. Le gamin était beaucoup trop sérieux. Ken, par contre, le "petit soleil de ma vie" comme Michael l'avait appellé en apprenant que son nom était Soleil, était beaucoup plus à ses goûts. Mignon, affectueux, n'ayant pas peur de montrer des émotions et parfaitement adorable quand il rougissait. Et il avait rougit BEAUCOUP en parlant du Grand Chef. Michael pouvait voir à quel point Ken tenait à Nath, même sans jamais avoir vu ce dernier. Michael leur souhaitait tous les bonneurs du monde, et avait immédiatement laissé tomber ses vues sur Ken. Il n'avait pas l'habitude ni l'intention de se mêler de l'amour éternel.

C'était pour ça que Michael était devenu un Nightwing. Ken, plus jeune et plus petit que lui, était son chef. Michael n'aurait jamais pu se penser l'inférieur de quelqu'un comme Regis. Mais Ken était adorable quand il essayait de lui donner des ordres. ^^

Mais que diable allait-il faire maintenant? Comment faire pour sortir de l'immeuble? Et qu'est-ce qu'il ferait quand il y sortait? Plus rien ne lui restait dans la vie; il n'avait ni famille, ni amis, ni rien d'autre. Il soupira. Il s'ennuyait. Il voulait rencontrer quelqu'un de nouveau avec qui il pouvait 'jouer'. Il lui manquait de la romance dans sa vie.

Il chantonna de façon absente, se rappelant une chanson que son gardien l'avait fait écouter une fois.

"Tybalt, Tybalt, tu vas mourir. Tybalt, Tybalt, fini de rire..." [ Je pouvais pas résister!! XD ]

Il se sentait affreusement seul, et i'l n'aimait PAS cette émotion.

Tybalt s'ennuyait. Après son introduction auprès du grand chef, il s'était effondrer sur le lit d'un chambre un peu plus loin et y était resté cloué pour presque 20 heures. Cela faisait déjà quelques semaines. Et depuis, il mourrait d'ennui. Car le garçon n'avait pas menti, on ne pouvait pas sortir. Et à part dormir et manger, il n'y avait pas grand chose à faire. Étant d'un naturel taciturne, Tybalt avait jusqu'à présent éviter les autres. Depuis sa rencontre avec Regis, il n'avait croisé personne. Le garçon lui avait plu, il lui ressemblait un peu. C'est pourquoi le jeune homme avait consenti à faire partie de son clan, bien que ces histoires ne l'intéressent pas plus que les fantômes. Les esprits ne lui avaient pas fait grand chose pour le moment, et son esprit rationnel en était bien content.

Tybalt s'arrêta devant une porte entrouverte. Une voix lui était parvenue. Une voix qui disait son nom. Il hésita en entendant le mot mourir, puis finit par ouvrir la porte en murmurant:

"Qui est-ce qui veut me tuer?"

"AAAH!!!" s'écria Michael quand la porte s'ouvrit. Il sauta au moins deux mètres dans les airs dans sa surprise, et il atterrit dans le vide à quelques centimètres du côté du lit le plus éloigné de la porte. Il tomba lourdement sur le derrière, perdant de vue un instant l'ange qui avait apparut devant lui.

Michael resta couché à terre pendant un instant, incertain de ce qu'il avait vu et de ce qu'il avait pensé. C'était vrai que le jeune homme qu'il avait apperçu était plus beau qu'un ange, avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus, mais Michael n'aimait pas habituellement ce genre de personne; il aimait les petits mignons, comme Ken. L'inconnu avait l'air féroce et dangereux, et Michael ne pouvait pas empêcher un frisson d'envahir son corps. Il se sentait audacieux.

Finalement il parvint à se relever, mais faillit retomber quand ses yeux tombèrent sur le nouveau venu. Il était beau à en mourir!

"Heu, salut," dit-il intelligement. Mr Smooth, c'était lui. En temps normal, c'était lui. Mais c'était si rare qu'il soit confronté à un tel être parfait. Les yeux froids de l'inconnu l'éblouissaient.

"Moi c'est Michael. ^^ Tu es là depuis longtemps?"

Tybalt posa un regard surpris sur le jeune homme. Il avait sursaute d'une maniere un peu exageree. Le jeune italien vit sa tete reapparaitre derriere l'un des lits. Tybalt fronca les sourcils.

"C'est toi qui parlait de me tuer? Ou alors c'etait un fantome?"

Il croisa les bras. Une grande partie de lui esperait que la reponse soit 'oui', ce qui lui fournirait une bonne excuse pour lui taper dessus et rompre son ennui. Ah oui, voila quelque chose qui serait genial. Impatient, Tybalt n'attendit pas la reponse et se dirigea pesament vers lui, sautant par dessus le lit pour le rejoindre. Il le saisit au collet et le souleva dans les airs.

"Hein? Alors, vas-y, repond!"

Ses yeux brillaient d'une maniere menacante, mais il souriait.

Les yeux de Michael étaient un peu paniqués.

"De quoi?! Te tuer? Mais de quoi tu parles? Je te connais même pas!!"

Il lutta en vain contre les mains qui le tenaient. Typiquement, il fallait que la seule personne que Michael avait vu depuis qu'il a laissé tomber Ken de ses vues soit violent et irraisonnable. Michael avait peur. S'il se battait contre ce jeune homme, il allait sans doute être blessé. S'il y avait une chose que Michael ne supportait PAS, c'était la douleur.

"Mais lâche-moi, j'ai rien fait!" insista-t-il, ses deux mains attrappant les poignets de son attaquant pour les empêcher de déchirer son manteau préféré avec la bordure en fourrure ^.^

Mais franchement, qu'est-ce qu'il avait, l'autre? Qu'est-ce qui lui prennait de s'attaquer comme ça aux innocents qui n'avaient absolument rien fait à part l'imbécile en tombant spontanément du lit.

Les yeux perçaient son âme. "Hey," dit-il honnêtement sans réfléchir. "T'as de vraiment beaux yeux, tu sais!"

Il ne savait pas comment l'autre allait le prendre. Il ne savait même pas comment LUI devait le prendre... Ce n'était pas dans son habitude de flirter avec le danger. Mais le danger n'avait jamais été aussi beauuuuu!! Ni aussi séduisant. Ni aussi dangereux...

Les joues de Michael devirent légèrement rouges au compliment. Ça faisait longtemps qu'on ne lui en avait pas donné. Il ignora la loudre chute, mais il n'apprécia tout de même pas. Il était fragile, lui; fallait pas le traiter violement.

Il se releva et s'affala de nouveau sur son lit. L'autre jeune homme semblait avoir de la misère à ouvrir la porte.

"Ben qu'est-ce que t'as? C'est pourtant pas dur d'ouvrir une porte." Il s'attendait à ce que les yeux glacés lui jettent du venin, mais il avait les yeux fermés et il était couché sur son dos avec un minuscule sourire malicieux.

"Ah, ça doit être les fantômes encore," remarqua-t-il d'un air distrait. "Ils aiment jouer ce genre de mauvais tour au monde. Pas de chance, mon vieux. On dirait que t'es coincé ici avec moi. Ça te dérange? ^^"

"Tss!" fut la seule chose que Michael dit. Il tourna son dos à l'inconnu et tira son oreiller dans ses bras.

"C'est bon, là. Pas obligé de t'énnerver. C'était une blague. Agis pas comme un gamin."

Il jouait avec le feu, et il le savait. Mais s'il y avait une chose qu'il ne pouvait pas supporter, à part la douleur, c'était la colère. Il DÉTESTAIT qu'on se mette en colère contre lui, particulièrement quand il n'avait rien fait.

Il regrettait maintenant d'être enfermé dans cette chambre avec le jeune homme. Avec chaque minute qui passait, il l'aimait de moins en moins. Il n'avait aucune excuse de le traiter comme il le faisait. Michael ne faisait que jouer, et l'autre imbécile l'avait pris au sérieux, et en plus de la mauvaise façon.

Il sacra comme un marin dans sa tête. Il DÉTESTAIT la colère et la confrontation.

"Hé. Donne-moi ton nom."

Il ne s'était toujours pas retourné. Il était couché sur un côté, son dos à la porte et au jeune homme, son oreiller à moitié sous sa tête, à moitié dans ses bras.

Michael se retourna pour fixer l'autre avec un tel regard que les araignées qui vivaient dans la chambre s'enfuirent toutes.

"Mais de quoitu parles?! Je te connais pas!"

Énervé, Michael se retourna de nouveau. Il ferma les yeux pour tenter de dormir un peu--les fantômes l'avaient gardé éveillé toute la nuit, et il était complètement crevé. Les grincements du lit le tappaient sur les nerfs. Il sentait le sang monter, et il était sur le point de jetter son oreiller sur l'autre, quand celui-ci poussa un cri affreux.

Michael se retourna brusquement, pour voir.... Mr. Tough Guy qui se cachait sous le lit.

C'était plus fort que lui. Il se mit à rire.

L'italien allait probablement le tuer, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Michael se força d'arrêter de rire avec difficulté.

"Je suis désolé," dit-il, sérieux. "Je ne voulais pas me moquer de toi. Ce n'était pas mon intention."

Il resta assis sur son lit avec ses pieds plantés sur la couverture devant lui. L'air dans la chambre était devenue lourd et oppressif.

"Pourquoi tu veux pas me donner ton nom?" demanda-t-il dans une petite voix qui était complètement hors caractère. Sa voix n'était pas timide, mais elle était triste, et solitaire.

*Personne me comprend.*

Tybalt se sentait mal. Mal dans le sens où il ne savait plus comment réagir, où il crevait d'envie de pleurer et où il ne voulait laisser couler ses larmes pour rien au monde. Ce qu'il aurait voulu, c'était se mettre en rogne et tabasser ce mec sans remords pour se défouler avant de sortir de la chambre pour aller faire une sieste sur le rebord d'une fenêtre. Mais il ne se sentait pas capable de l'engueuler alors qu'il n'y était pour rien. Foutu vie.

"Je m'appelle Tybalt..." murmura-t-il.

Foutu fantômes. Il avait été drôlement mal inspiré en entrant dans cet immeuble! Mais pourquoi, d'ailleurs? Qu'aurait-il pu faire d'autre? Essayer de se calmer et de mener une vie sans histoires? Et pourquoi pas... Essayer... d'oublier...

"... Le passé."

"Aaaaah! C'est pour ÇA que tu pensais que je voulais te tuer! Arf! Désolé, j'avais pas réalisé. Je chantais juste Le Duel de Roméo et Juliette."

Il se sentait mieux. L'air dans la chambre était moins tendu maintenant. Il avait l'impression qu'il avait calmé la bête en Tybalt. Du moins un peu. Il était peut-être complètement à côté de la plaque, mais ça le réconfortait.

Dans le silence qui tomba, son passé resurgit dans sa mémoire. Il n'avait rarement eu des moments calmes et silencieux dans sa vie. Les silences étaient tendus, encore plus que celui d'il y a quelques minutes, et remplis de terreur.

Il aurait aimé parler, courir, danser, n'importe quoi pour chasser ses souvenirs. Il ne voulait pas y penser encore. Il n'avait fait rien d'autre depuis son arrivée à l'immeuble. Il n'y avait rien d'autre à faire.

"Oui, le passé..." murmura-t-il, inconscient du fait qu'il parlait.

Michael aurait aimé être enfermé avec quelqu'un de bavard, mais, pas de chance, il était là avec le Prince de Glace. Typique.

Michael suivait Tybalt des yeux. Dès que le premier bouton fut détaché, il ne pouvait pas détourner le regard. Discrètement, il leva la main à ses lèvres pour s'assurer qu'il ne bavait pas. Heureusement, ce n'était pas le cas. L'impression qu'il avait de Tybalt quand il rôdait autour de la chambre, était d'un tigre en cage.

Quand celui-ci s'affala sur son lit, les joues de Michael devinrent légèrement rouges. La proximité des beaux gars le rendait toujours plus timide que d'habitude. Surtout quand ils le fixaient si intensément.

"Pourquoi tu me regardes comme ça?" demanda-t-il après plusieurs minutes de silence. Il commençait à devenir inconfortable dans le silence quand Tybalt arrêta de marcher. Le son de ses pas était étrangement réconfortant dans le vide de la chambre.

"AÏE!! Bordel de @#&$(%)$)#()#@&*$(%$)!!!" >< Michael sacra pendant au moins cinq minutes sans s'arrêter et sans une seule fois se répéter, et trois langues différentes (quatre si on compte le québecois ). Tybalt ne l'avait pas frappé fort, mais il était hyper sensible, encore plus qu'une fille qui n'a jamais senti la moindre douleur.

"Bon, je crois que j'ai des chandelles ou une torche électrique dans mon sac," parvint-il à dire malgré sa douleur. Il voulait se pancher par dessus le lit pour prendre son sac, mais il avait oublié le fait que Tybalt était assis sur son lit. Soudainement, il se trouva à moitié couché sur son ventre sur les cuisses à Tybalt.

"Heu... T'étais pas sensé être si proche... " Une de ses mains se referma sur son sac, mais il ne pouvait plus se relever. Il avait besoin de ses deux mains, mais aussi du lit sous lequel Tybalt était assis. Michael ne se sentait pas assez audacieux pour poser la main sur la jambe de Tybalt.

"OUAAAAH!!" exclama Michael quand il fut soudainement relevé. Il faillit tomber trop loin et encore s'écraser par terre de l'autre côté du lit, mais il garda son équilibre. "Désolé, j'arrivais pas à me relever."

Il avait pris son sac avec lui, ayant été trop surpris pour le lâcher quand Tybalt le sauva. Il se mit à fouiller dedans, ignorant les peu de vêtements qu'il avait, les centaines de billets d'argent, et le nounours qu'il avait gardé depuis son enfance, et trouva enfin les chandelles au fin fond du sac. Il les retira, satisfait qu'elles n'étaient pas trop endommagées (deux d'entre elles étaient brisées en deux et en trois).

"Ah, voilà!! ^^" Il était tellement fier de lui que ça lui prit quelque temps avant de comprendre qu'est-ce qui n'allait pas. Il ne voyait toujours rien. Pourtant, il voulait chercher les chandelles pour qu'ils puissent voir, non? Ben alors pourquoi ils ne voyaient pas? Michael rougit de nouveau.

"Heu... dis, tu n'aurais pas du feu?"

"T'inquiètes."

Michael était embarrassé qu'il ne pouvait même pas allumer la chandelle. Tout ça pour rien. Il avait vraiment l'air d'un con maintenant. Soupir.

Il allait se coucher, ne trouvant rien d'autre à faire dans le noir avec le prétendu Prince de Glace--du moins rien que Tybalt accepterait de faire sitôt probablement . Mais il réalisa que Tybalt était encore là. Et qu'il s'était couché sur son lit. SON lit!

Allait-il y avoir une disbute territoriale? Rawr!!

"Je te préviens, t'es dans mon lit, et moi j'ai pas l'intention de bouger. Reste-là si tu veux, mais j'espère que ça te dérange pas de dormir à côté de moi."

Secrètement, Michael espérait que Tybalt allait rester. Il espérait.