> 666 rue du Diable...

Grand Chef [Admin] Nombre de messages : 38 Date d'inscription : 19/10/2005

666, rue du Diable... Un immeuble sinistre...

Nathaniel ressera les pans de sa vielle veste contre lui et jeta rapidement un regard derrière lui. Oui, ils étaient toujours là. Et cette pluie... Quelle paysage déprimant! Une planche de bois barrait l'entrée de cet immeuble tout gris qui n'avait plus qu'un battant de porte. Le jeune homme pesa rapidement le pour et le contre, et se glissa dans l'ouverture en passant sous la planche. Une bouffée d'air vicié le fit tousser, mais il ne s'attarda pas près de l'entrée et fit quelques pas dans le vestibule. Visiblement, l'endroit avait été laissé pour compte depuis plusieurs années et tout était sombre. Tout semblait sombre, car une faible lueur à sa gauche capta son attention. N'étant pas craintif de nature et n'ayant rien à perdre, Nath prit cette direction.

Un ascenseur. Deux lampes de chaque côté éclairait les portes closes. Le numéro de l'étage brillait au-dessus et le bouton d'appel était entouré d'un halo lumineux. De plus, tout ce qui était à l'intérieur de ce cercle de lumière semblait étonnamment neuf et propre. Le jeune homme était extrement perplexe. Est-ce que, malgré les apparences, cet endroit était habité? Pris d'un doute, il appuya sur le bouton d'appel. Tout d'abord, rien ne se produisit, puis il entendit un bruit sourd, atténué. Le grondement allait en s'emplifiant, et il comprit que c'etait l'ascenseur qui descendait vers lui. Les portes s'ouvrirent dans un 'cling' qui resonna fortement dans le silence total du lieu. Nath n'hésita qu'une infime seconde avant de pénétrer dans la cabine qui était aussi entretenue que le mur sur lequel elle donnait. 77 numeros, sans compter les sous-sols et le rez-de-chaussée. Il réfléchit pendant un temps et pressa le bouton 77...

Nath se sourit à lui-meme en entendant la douce musique d'ascenseur qui accompagna l'ébranlement de la cabine vers le haut. C'était si incongru. Il se tourna vers la face opposée qui etait recouverte d'un grand miroir, comme souvent. Son visage était sale et égratigné, ses cheveux embroussaillés et ses vêtements déchirés. Tant pis. Le jeune homme sentit alors le mouvement de la cabine ralentir progressivement avant qu'elle ne se fige complètement. Le numéro au-dessus de la porte indiquait maintenant le 77. Mais la porte ne s'ouvrit pas. Étrange. Nath appuya sur l'ouverture de portes sans que cela ne change rien. Cependant, l'ascenceur semblait marcher parfaitement. Il poussa le bouton 76 et la cabine redescendit. Cette fois, les portes s'ouvrirent en grand sur l'étage. Le garçon poussa un cri en constatant que l'etage qui s'ouvrait devant lui semblait habité. Les lumières étaient allumées, et quelque part, quelqu'un avait mis de la musique. Il reprit contenance et partit à la recherche de ces gens.

Mais il ne trouva jamais personne. Nulle part. Quel que soit l'etage. Il constata également que la cage d'escalier s'arrêtait au 3ème étage, et que l'ascenseur refusait d'ouvrir ses portes au rez-de-chaussé, au premier, au deuxième, et au 77ème étage. Mais le plus éprouvant pour lui fut de constater que les fenêtres ne donnaient pas sur les rues sales et grises de la ville, mais sur des forêts peuplées d'animaux fantastiques, des jungles, des mers, des deserts, en fait, tout dépendait de la pièce dans laquelle on se trouvait.

Heureusement, après lui, d'autres personnes vinrent se perdre 666 rue du Diable...